La thérapie rationnelle a été créée entre 1953 et 1955 par Albert Ellis; un psychologue américain renommé; après qu’il eut été déçu des résultats de la psychanalyse chez ses clients. Il nomma d’abord sa thérapie : « Thérapie rationnelle» puis en 1959 « Thérapie Rationnelle et Emotive » et « Thérapie Rationnelle, Emotive et Comportementale » et récemment, la thérapie est également connue sous l'appellation: "Thérapie rationnelle, émotive et cognitivo-comportementale" afin de refléter l'approche multimodale utilisée pour provoquer le changement.
Les fondations théoriques de l’approche rationnelle sont basées sur l’hypothèse suivante : les pensées, les émotions et les comportements sont interreliés. Si l’on change sa manière de percevoir un problème, il y a de fortes chances que les émotions, cognitions et comportements y relatifs changent.
Beaucoup de gens pensent qu’il suffit d’identifier comment ils ont acquis leur problème émotionnel pour s’en débarrasser. Selon la thérapie rationnelle, connaître l’origine d’un problème n’est pas nécessaire pour le combattre. Il n’est généralement pas suffisant ni nécessaire de savoir d’où un problème est issu, car ce qui l’entretient, c’est la répétition de pensées « irrationnelles » qui sont totalement intégrées dans le quotidien. Le terme « irrationnel » est utilisé dans le sens de « contre-productif ». C’est parce que l’on se réendoctrine quotidiennement avec certaines pensées devenues souvent automatiques que nos problèmes s’installent et c’est en combattant ces automatismes que le changement peut s’opérer. D’après Freud (1965) : « Le passé est important parce que vous continuez à le porter. » Le but de la thérapie rationnelle est donc de changer ce que l’on se dit.
Selon la thérapie rationnelle, le problème clé des humains est qu’ils souhaitent naturellement certaines choses, mais qu’ils transforment ses préférences en exigences absolues en se convainquant que ce qu’il souhaite doit absolument se produire. Ce qu’ils oublient est que le monde n’a pas d’obligation de leur octroyer ce qu’ils désirent.
Le principe de responsabilité émotionnelleWindy Dryden, psychologue anglais renommé et contributeur le plus prolifique de la thérapie rationnelle, a développé le principe de responsabilité émotionnelle. Pour changer, nous devons assumer la responsabilité de ce que l’on se dit concernant ce qui nous arrive. On ne peut nier les événements qui ont un impact sur nous, mais nous sommes responsables de ce que nous nous disons au sujet de ces derniers. La thérapie rationnelle a pour but d’apprendre à faire la distinction entre nos idéaux et ce qui est. Pour s’équilibrer émotionnellement, l’intégration de cette distinction est cruciale.
Comment s’opère le changement ?
Changer n’est pas un processus aisé comme on s’est répété les mêmes choses pendant des années, voire des décennies. Le changement peut être un processus lent et comme la thérapie rationnelle est une approche psycho-éducationnelle, le client est vivement encouragé à travailler sur lui-même entre les sessions pour incorporer les idées et les concepts discutés durant la session. Les « devoirs » sont un aspect clé de la thérapie rationnelle afin de maximiser les bénéfices de la thérapie. Aussi, certains exercices ne peuvent qu’avoir lieu en dehors de la session.
Qui peut bénéficier de la thérapie rationnelle ?
Les personnes qui peuvent après quelques échanges identifier leurs problèmes.
Les personnes qui sont disposées à s’atteler à leurs problèmes entre les sessions.
Les personnes qui sont prêtes à s’ouvrir à différentes manières de penser.